Délit d’initiés
– Je vais t’avouer un truc. Je ne sais pas si c’est vraiment sain, mais au final, ça m’amuse les histoires de complot.
– Les histoires, ou les théories ?
– Nan, les histoires. Toutes les authentiques conjurations, qui n’ont souvent dû leur succès ou leur échec qu’à des concours de circonstances, en dépit du degré de planification. Là où les illuminés voudraient voir des machinations d’une complexité étourdissante, impliquant des complices en nombre pléthorique, non seulement en mesure de réaliser ce que peu de corps constitués officiels oseraient essayer, mais en plus en gardant un secret absolu, les vraies histoires de complot nous rappellent combien la planification secrète de choses mêmes simples est un exercice hasardeux. C’est salutaire, au fond.
– Je suis d’accord. Cela étant, ça n’a pas empêché quelques conjurateurs de se lancer dans des entreprises ambitieuses.
– Vrai.
– Bon, tu veux une histoire de complot ?
– Ca dépend. L’objectif était ambitieux ?
– Renverser le président des Etats-Unis.
– Je classe ça dans la catégorie ambitieux. Je t’en prie.
– Ok, tout commence par un des passe-temps favoris de nos amis d’outre-Atlantique. A savoir tirer sur leur président.
– Aaaah ça, ça les amuse. Ce sont de grands enfants, au fond.
– Sans doute. Parce qu’on retient Lincoln, ou Kennedy, mais la liste est sensiblement plus longue. On rappelle que Garfield et McKinley y sont passés aussi, sans doute pour avoir trop fréquenté le fils Lincoln. Plus récemment, Reagan s’est fait canardé, même s’il s’en est sorti.
– Y’a pas de justice. Tiens d’ailleurs, si on fait une moyenne, ça fait un moment que…
– Dis donc. Entre-temps, Roosevelt aussi a été visé.
– Théodore ?
– Nan. Les gens ne sont pas idiots à ce point, ils savaient bien qu’aller chercher Teddy Roosevelt avec une arme à feu, c’était un coup à finir avec empaillé sur son mur.
– Franklin, donc ?
– Lui-même. En février 1933, il est élu mais n’a pas encore pris son poste. Il est de passage à Miami, et y fait un discours public. Pas totalement improvisé, évidemment, mais pas non plus la convention dans une grande salle. Une prise de parole dans un parc. Il croise alors la route de Giuseppe Zangara.
– Le nom ne me dit rien.
– Zangara est un Italien naturalisé. Il souffre de handicaps physiques et mentaux, qui font qu’il ne mesure que 1,5 mètre, et qu’il n’a pas complètement la lumière à tous les étages. Zangara habite à Miami, et quand il apprend que le président élu va prendre la parole dans le parc de Bayfront, il se rend chez un prêteur sur gage pour y acquérir un flingue. Puis il se pointe sur place. Et là, problème.
– La sécurité ?
– Pardon ? La sécurité d’un président qui l’empêcherait de se faire tirer dessus ? Ca serait bien la première fois. Non, le souci c’est la taille de notre candidat assassin.
– Ah, oui, 1,5 mètre.
– Il ne voit pas sa cible. Alors il récupère une chaise pliante, se met en équilibre dessus, et tente comme il peut de tirer sur le président.
– J’imagine l’efficacité.
– Ecoute dans l’absolu, il tire cinq fois, et touche cinq fois.
– Ah merde, Franklin.
– Alors non, lui pour le coup il est tranquille. Les personnes autour de lui, en revanche… Zangara touche 5 cibles autour du président, dont le maire de Chicago, qui meurt 19 jours plus tard. D’une péritonite. Mais Zangara est quand même inculpé pour son meurtre, ainsi que de quatre tentatives. Il prend par conséquent 80 ans et un rendez-vous avec la chaise électrique.
– Mais au fait, pourquoi ?
– Parce que ça ne se fait pas de tirer sur les gens, on te l’a déjà dit.
– Non, pourquoi il voulait descendre le président ?
– Il déclare aux enquêteurs qu’il a pour projet de tuer les présidents et rois d’abord, puis tous les capitalistes.
– C’est…ambitieux.
– Et quelque peu paradoxal quand on connaît la suite.
– Quelle suite ?
– Patience.
– Cet épisode conduit un membre de la chambre des Représentants, Samuel Dickstein…tu veux bien arrêter de rire bêtement ?
– Pardon.
– Samuel Dickstein, propose donc que le Congrès mène des enquêtes sur les anarchistes, et la menace qu’ils représentent. Puis en janvier 1934, il fait adopter une proposition qui aboutit à la création du « Comité Spécial sur les Activités anti-américaines autorisé à enquêter sur la propagande nazie et certaines autres activités de propagande ».
– Ils pouvaient pas trouver plus court, comme nom ?
– De fait, il sera remplacé par le Comité des Activités Anti-américaines (acronyme HUAC en VO) en 1938, quand sa présidence passe à Martin Dies. Dickstein en sera vice-président de 1934 à 1937, puis le quitte en 1940. Le HUAC se concentrera lui sur les communistes.
– Aaah, mais oui, le Comité sur les activités anti-américaines, c’est MacCarthy et tout, la chasse aux sorcières.
– Alors non, en fait. Joseph MacCarthy était lui sénateur, et n’a donc jamais fait partie de ce Comité. Il présidait celui sur les opérations gouvernementales et son sous-comité des enquêtes du Sénat. Mais sur le fond, oui, globalement c’était la même chose.
– D’accord, donc tu vas me parler d’un complot communiste ?
– Eh ben pas du tout. L’opposé, même.
– Un complot anti-communiste ? Aux Etats-Unis ?
– Exactement. Parce qu’en novembre 1934, le comité monté par Dickstein ouvre une enquête, sur la base de l’alerte d’un officier de l’armée. Et pas n’importe lequel. Le major général des Marines Smedley Butler.
– C’est un nom…peu commun.
– Ouais, ben tu ferais bien de ne pas te moquer. Butler a servi 34 ans dans les Marines. C’est notamment un vétéran de la Première Guerre mondiale, mais il a également mené des opérations en Amérique latine et aux Philippines. Il a été décoré à 16 reprises, dont deux médailles d’honneur. C’est une des figures les plus respectées de l’armée des Etats-Unis.
Et ce d’autant plus qu’il continue à mouiller sa chemise pour ses hommes après avoir quitté le service.
– Comment ça ?
– Même s’ils ont été en guerre moins longtemps, et même si le bilan est pour eux moins lourd, les Etats-Unis comptent eux aussi en 1918 une population significative d’anciens combattants, ou vétérans comme ils disent sur place. En 1924, un ajustement de leur pension est décidé, qui doit intervenir entre 1925 et 1945. Mais il se fait attendre, ce qui devient encore plus problématique pour eux après la crise de 29. Par conséquent, en 1932, ce sont 40 000 anciens combattants qui viennent à Washington pour demander leur dû. Mais le président Hoover est plutôt fermé.
– J’ai honte pour toi.
– Tu es bien le seul. Hoover demande que les vétérans soient dégagés par la force, mission qu’il confie notamment au général MacArthur. Les anciens combattants sont en revanche soutenus par Butler, ce qui ne fait qu’accroître sa popularité parmi eux.
– D’accord, c’est un officier réglo.
– C’est un homme respecté et admiré par les troupes. Et qui se prononcera en faveur du candidat Roosevelt, qui est donc élu fin 1932, avant d’entrer en fonction en mars 1933 quelques jours après s’être fait tirer dessus.
– Ok, mais je ne vois toujours pas de complot.
– J’y viens. Avant ça, juste un petit point sur les réactions à l’élection de Roosevelt. Il a fait campagne sur ses solutions pour la Dépression et ses conséquences. Il voulait notamment que le gouvernement fournisse des emplois à ceux qui n’en avaient pas, avec des programmes d’investissements, avait évoqué l’idée de suspendre l’étalon or pour le dollar, et voulait mettre en place une fiscalité renforcée sur les hauts revenus pour financer tout ça. Autrement dit, il était craint comme un dangereux bolchévique par une partie des milieux économiques.
– Tu n’exagères pas un peu ?
– Ah non. Un homme comme Randolph Hearst dénonce son nouveau code des impôts comme despotique, tandis qu’un sénateur républicain n’hésite pas à qualifier ses 100 premiers jours de tyrannie et d’annihilation de la liberté. Selon lui, Roosevelt signe l’arrêt de mort du capitalisme et de la constitution.
– Eh ben, ils sont remontés.
– Pas qu’un peu. En juillet 1933, le général Butler est contacté par deux individus, tous deux membres de la Légion Américaine.
– Qu’est-ce que c’est que ça ?
– Une association d’anciens combattants. Bill Doyle est à la tête de la section du Massachussetts, et Gerald MacGuire, qui exerce par ailleurs la profession de courtier, est simple membre.
– Bon, ok, ils veulent quoi ?
– Ils voudraient que Butler se rendent à la convention de la Légion prévue dans quelques mois à Chicago, et y prenne la parole. Il s’agirait notamment de mettre en avant les problèmes d’organisation et de direction dont souffre l’organisation. Doyle et MacGuire proposent de payer le voyage du général, et de l’aider à écrire son discours.
– Il en dit quoi ?
– Il est plutôt intéressé. De fait, la Légion n’est pas très bien organisée ni dirigée, ce qui nuit à sa mission de défendre les intérêts des vétérans. Donc pourquoi pas. MacGuire lui propose alors, histoire que l’initiative soit encore plus efficace, de faire venir un certain nombre de soutiens à la convention. Pour ça, il dit disposer d’un budget de 100 000 dollars, soit environ 2 millions d’aujourd’hui.
– On va pouvoir acheter quelques tickets de train.
– Oui, et ça étonne Butler. Il doute que de simples vétérans puissent réunir une somme pareille. MacGuire lui propose alors de rencontrer Robert Clark. Clark est un ancien officier, que Butler a croisé en tant que tel. Mais c’est aussi l’héritier de la fortune Singer, les fabricants de machines à coudre.
-Je pense que lui ne s’inquiète pas trop pour sa pension.
– Non. Butler et Clark se rencontrent, et Clark lui remet un projet de discours pour la convention. Il s’agit en particulier de demander à la convention d’adopter une résolution en faveur du retour de l’étalon or.
– Mais quel est le rapport avec les anciens combattants ?
– C’est précisément ce que lui demande Butler. Clark lui répond que ça permettra de garantir aux vétérans des paiements fiables. Le général n’est pas convaincu, et remarque que ça ressemble à un discours écrit par les milieux d’affaires contre le programme économique de Roosevelt.
– C’est vrai ça.
– Clark lui avoue que oui, c’est l’objectif. Il dit clairement qu’il est personnellement à la tête d’une fortune de 30 millions de dollars, et qu’il est prêt à en dépenser la moitié pour s’assurer de conserver l’autre. Butler refuse de participer à ce qu’il perçoit comme un projet anti-démocratique, et sans lien avec la cause des vétérans. Il n’a plus de contact avec Clark par la suite, et ne va pas à Chicago. Ce qui n’empêche pas la convention de la Légion Américaine d’adopter une résolution pour demander le retour de l’étalon or.
– Uh, ils ont dû trouver des arguments convaincants.
– Je ne sais pas. Mais en novembre 1933, MacGuire propose à nouveau à Butler d’intervenir lors de réunions de vétérans. Butler décline : c’est louche, y’a trop d’argent, ça ressemble à une arnaque.
– Je suis d’accord, mon général.
– MacGuire part alors en Europe, et il envoie des cartes postales à Butler entre février et avril 34.
– Des cartes postales ?
– Ben oui. A son retour, il invite Butler à se rendre à la convention de la Légion Américaine qui doit se réunir à Miami. Et lui parle avec enthousiasme de ce qu’il a vu en Europe.
– Euh, c’est-à-dire ? Non parce que l’Europe en 34, c’est pas trop la fête.
– MacGuire souligne le remarquable engagement des gouvernements allemand et italien contre le communisme.
– Ah, d’accord. Je vois.
– MacGuire lui parle également avec enthousiasme des Croix de Feu françaises, qui viennent de s’illustrer. C’est une organisation d’anciens combattants qui sait faire entendre ses revendications, et il faudrait constituer la même chose aux Etats-Unis.
– Oh ben oui, riche idée.
– Tu ne crois pas si bien dire, MacGuire explique que le projet est abondamment financé par plusieurs figures du milieu des affaires. Des poids lourds, puisqu’on parle de dirigeants de Chase Bank, Maxwell House, General Motors, Goodyear, Standard Oil, DuPont, ou Heinz. Il mentionne également un certain Prescott Bush, banquier d’affaires, futur sénateur du Connecticut, et également père de famille.
– Bush comme… ?
– Tout juste, père et grand-père de présidents. Un véritable éleveur de champions.
Butler demande quel serait l’objectif d’une telle organisation, ce à quoi MacGuire répond qu’il s’agirait de soutenir le président Roosevelt.
– Hein ? Mais…
– Exactement, ça étonne aussi le général, mais MacGuire lui explique que « maintenant il va nous suivre ». Il ajoute que ce pauvre président est débordé, il aurait sans doute besoin d’un assistant qui reprendrait une bonne partie de ses tâches. Un « secrétaire des affaires générales », qui pourrait être installé sans avoir besoin de changer la constitution ou de consulter le Congrès.
– Hola, attends, c’est quoi cette histoire ? On mettrait comme ça en place un secrétaire spécial qui reprendrait l’essentiel des missions du président sans que le Congrès ou les électeurs donnent leur avis ? C’est un coup d’Etat ça.
– Eh ben ouais. MacGuire explique que ses « amis » disposent des moyens de rassembler 500 000 vétérans, qui n’hésiteront sans doute pas un instant à suivre le général Butler, qui ferait à n’en pas douter un excellent secrétaire des affaires générales.
– Il lui propose de prendre la Maison Blanche, en clair.
– C’est ça. Seulement s’il a sans doute raison sur la capacité du général Butler à commander la loyauté des anciens combattants, il s’est trompé sur le caractère du bonhomme. Butler lui répond que sa priorité est de préserver la démocratie. Si MacGuire rassemble 500 000 hommes pour la menacer, il en trouvera 500 000 autres pour lui botter le cul. Le général est loyal.
MacGuire maintient que c’est possible, que le président serait d’accord. Il ajoute que le projet dispose déjà de 3 millions, peut en avoir jusqu’à 300 si besoin.
– 300 ?!
– C’est ce qu’il dit, selon Butler. MacGuire annonce par ailleurs la création prochaine d’une organisation pour promouvoir ces idées. Or en septembre 1934, c’est la fondation de l’American Liberty League, un rassemblement de dirigeants économiques qui contestent la politique de Roosevelt, qui selon eux encourage les haines de classes, et son traitement de la Dépression. Parmi ses membres, des dirigeants de DuPont, mais aussi Clark et le patron de MacGuire, un financier du nom de Murphy.
– Uh, je trouve ça un peu inquiétant.
– Butler aussi. Il ne revoit plus MacGuire par la suite, mais contacte un journaliste, Paul French. Ce dernier rencontre MacGuire, en se prétendant anti-Roosevelt. MacGuire lui refait le plan, et lui explique aussi que des armes seront fournies par Remington, grâce à l’entremise de DuPont. Il souligne que les Etats-Unis ont besoin d’un gouvernement fort pour se sauver du communisme. Avec ce deuxième témoignage, Butler contacte les Fédéraux, et le Comité du Congrès est saisi.
– Bonne chose.
– Le Comité commence ses travaux en novembre 1934. Il auditionne Butler, qui raconte toute son histoire. La seule autre personne auditionnée est Gerald MacGuire.
– C’est tout ?
– Butler répète que MacGuire a impliqué toute une série de financiers et capitaines d’industrie, mais il n’y a que sa parole, c’est-à-dire celle de MacGuire. Objectivement, aucun élément probant ne justifiait de les convoquer. Quant à MacGuire, il se contente de dire qu’il n’a fait que chercher à obtenir le soutien de Butler à l’étalon or.
– Et donc du coup ?
– Le Comité d’enquête publie son rapport en février 1935. Il conclut qu’il y a en effet des éléments de preuve d’un complot mené par des sympathisants fascistes et anti-communistes ainsi que des milieux d’affaires. Il parle de faits alarmants, mais conclut que rien ne permet d’établir que le projet est allé au-delà de la phase d‘élaboration, et qu’il n’y a pas de preuve avérée de l’implication de qui que ce soit en dehors de MacGuire et Clark. Je cite :
« Le comité a reçu des preuves montrant que certaines personnes ont tenté d’établir une organisation fasciste dans ce pays. Il est incontestable que ce projet a été discuté, planifié, et aurait même pu être mis à exécution au moment où ses soutiens financiers l’auraient trouvé approprié. »
– Il y a eu complot, mais impossible de savoir si les personnes mentionnées étaient vraiment toutes impliquées, et s’il allait efffectivement être exécuté.
– C’est ça.
– Et MacGuire, du coup, il devient quoi ? Il a réellement comploté.
– Il meurt d’une pneumonie en mars 1935.
– Vraiment ?
– Ah ben j’en sais rien moi, il meurt d’une pneumonie. Par ailleurs, la presse se fait évidemment l’écho de ce « complot de Wall Street », comme il est appelé. Mais plutôt pour n’y accorder que peu de crédit. Le New York Times parle d’un gigantesque canular, d’un coup publicitaire, d’une histoire fantaisiste. Sur la même ligne, tu trouves le général MacArthur.
– Celui qui avait dégagé les manifestations d’anciens combattants ?
– Le même.
– Ouais. Je ne veux pas virer parano, mais si des figures de Wall Street étaient impliquées, elles avaient les moyens de financer une campagne pour dire que c’était bidon. Attends, tu as dit que Randolph Hearst était hostile à Roosevelt.
– C’est vrai. Sur la base des auditions et documents du Comité d’enquête, les historiens s’accordent à dire que le complot a existé, mais n’est pas allé bien loin. De fait, le témoignage de Butler l’a arrêté net. On ne sait donc pas ce qui aurait pu se passer. En tout état de cause, il disposait des ingrédients qui peuvent permettre de réussir : argent, armes, et hommes.
– Donc le grand-père Bush a possiblement comploté contre le président des Etats-Unis.
– Et oui.
– Eh ben d’acc…
– Attends.
– Quoi ? C’est pas fini ?
– Non mais qu’est-ce que tu crois ? Que je vais te laisser avec une seule couche de complot ? Tu me vexes là.
– Tu as une conspiration dans la conspiration ?
– Mais oui. Tu te souviens de Samuel Dickstein ?
– Je ne vois pas comment je pourrais l’oublier.
– Il a créé le comité d’enquête sur les activités anti-américaines, qui visait avant tout les anarchistes, ainsi que les fascistes et autres diffuseurs de propagande antisémite. Avant ça, en 1932, il s’associe avec un autre représentant démocrate pour interdire l’appartenance au Parti communiste des Etats-Unis.
– Ok, d’accord, on peut dire qu’il en veut aux factions de tous les bords.
– On peut. Il reste en tout 22 ans au Congrès, puis le quitte en 1945 pour devenir juge à la Cour suprême de l’Etat de New York.
– Très bien, et donc ?
– En 2000, plus de 40 ans après sa disparition, un livre met en avant des documents issus des archives soviétiques dans les 1990.
– Ah ben j’imagine qu’ils devaient l’apprécier.
– Tu n’as pas idée. Selon l’auteur, ainsi qu’une enquête du Boston Globe, Dickstein aurait passé des années à vendre des visas à des agents soviétiques qui voulaient rentrer aux Etats-Unis.
– Quoi ?!
– Par la suite, entre 1937 et 1940, il est carrément payé l’équivalent de 20 000 dollars par mois par le NKVD, le ministère de l’Intérieur soviétique, pour fournir à Moscou des informations sur les activités du Congrès. Selon ses contacts soviétiques, il était tellement gourmand que son nom de code était « escroc », même s’il n’y a pas de preuve qu’il a jamais fourni des informations vraiment décisives.
– Le…fondateur du comité parlement d’enquête sur les activités anti-américaines était une taupe russe ?
– Eh oui.
– Ok, je crois que j’ai eu ma dose pour un petit moment là.
3 réflexions sur « Délit d’initiés »
Techniquement, Teddy aussi s’est bien fait tirer dessus. Il n’était cependant plus président. Seulement candidat