L’île du docteur Ronald

L’île du docteur Ronald

– Ben alors, c’est quoi cette tête ?

– Pff, j’ai pas eu ce que je voulais.

– A Noël ? Je te rappelle que la condition première est d’avoir été sage, quand même.

– Ha. Ha. Ha.

– Non, déjà c’est Ho Ho Ho, pour Noël. Après, ben que veux-tu, ça arrive. Surtout quand l’offre est limitée. Regarde, le trombone.

– A coulisse ?

– Non, à papier.

– Y’a trop de demandes de trombones à papier ?

– Non.

Aucun risque. Saloperie.

– Mais quel est le rapport avec Noël, enfin ?!

– Le rapport c’est l’opération Trombone à papier.

– Une attaque de papeterie ?

– Point. L’opération Trombone à papier, Paperclip en VO, est une initiative de grande ampleur menée par l’armée des Etats-Unis à partir de 1945, dans le but de mettre la main sur une ressource relativement rare et précieuse.

– Un ressource rare et précieuse en 1945… De l’or ? Des matériaux nucléaires ? Des œuvres d’art volées pendant la guerre ?

– Non. Des scientifiques.

– Comment ça ? Ils n’en ont pas plein chez eux ?

– Si si. Mais là il s’agit de scientifiques nazis.

– Grands Dieux pourquoi ?

– Deux raisons. La première est que le Troisième Reich disposait de nombreux chercheurs de premier plan dans des domaines susceptibles d’intéresser tout particulièrement l’armée, qu’il s’agisse d’aéronautique, de chimie, ou d’armement. Je te rappelle que c’est l’armée allemande qui a mis au point les premiers missiles de croisière ou avions à réaction.

– Certes, mais y’a aussi des chimistes allemands qui ont conçu des trucs abominables pendant la guerre.

– Oui, hé ben pour autant les Etats-Unis se disent qu’il vaut mieux essayer de les ramener chez eux que de les laisser éventuellement être jugés et condamnés. Plusieurs chercheurs condamnés à Nuremberg bénéficient ainsi de remises de peine pour pouvoir rejoindre les Etats-Unis. Comme ça ils pourront se racheter en œuvrant pour la liberté. La Nasa doit par exemple énormément à Wernher von Braun, l’un des principaux concepteurs des V2. Qui avait atteint le grade de commandant (Sturmbahnführer) dans la SS. Et puis il y a la deuxième raison.

– A savoir ?

– Que s’ils ne le font pas, Staline ne sera sans doute pas arrêté par ce genre de scrupules. Pour le dire autrement, en 1945 l’Allemagne est un pays en ruine qui dispose d’un trésor dans ses laboratoires et services de recherche & développement, et tout le monde veut mettre la main dessus.

On a tous notre savant allemand barré préféré.

Paperclip n’est ainsi que le versant américain d’une grande entreprise de récupération des savants allemands après la guerre. C’est la plus grosse opération de ce type, qui permettra à l’oncle Sam de récupérer 1 500 grosses têtes teutonnes, mais l’URSS s’y met également. De même que la Grande-Bretagne ou la France. Airbus, Eurocopter, ou les premiers chasseurs à réaction français ont aussi des papas germains. C’est…euh… Erasmus avant l’heure.

– Mouais.

– Il y a un autre pays, plus surprenant, qui a joué à ce jeu : l’Argentine.

– Les Nazis aimaient bien l’Amérique latine.

– Oui, mais je ne te parle pas tant d’ordures qui sont allées s’y planquer comme Eichmann ou Mengele que d’ingénieurs ou chercheurs qui ont été recrutés par le gouvernement pour continuer leur travail pour lui. Le problème, c’est que quand tu passes après les Etats-Unis, l’URSS, le Royaume-Uni, et la France, tu fais un peu le fond du panier. Et c’est ainsi qu’est né le Projet Huemel, qui a fait passer Juan Peron pour un guignol.

– Vas-y, développe.

– Tout commence en 1909. Le 11 octobre, précisément, dans un bout d’Autriche qui fait aujourd’hui partie de la République Tchèque puisqu’il s’agit de la bourgade de Sokolov, en Bohème. C’est à cet endroit et ce jour-là que naît Ronald Richter. Il étudie à l’université de Prague, puis rejoint l’Allemagne. Pendant la guerre, il travaille notamment sur un accélérateur de particules, dont le concept sera d’ailleurs récupéré par les Soviétiques après la guerre. Pour autant, on ne va pas se mentir, Ronald n’est pas un scientifique de tout premier plan, et il n’est d’ailleurs pas particulièrement inquiété en 1945. Pour autant, il a des idées et il aimerait bien aller voir ailleurs.

– En Argentine, par exemple.

– Pas forcément. Mais en 1947, il rencontre à Londres un compatriote, Kurt Tank.

– Tank ?

– Absolument. Qui travaille évidemment dans l’armement.

– Sérieux ?

– L’aéronautique, en vrai. Tank est notamment le concepteur du Focke-Wulfe FW 190, non y’a pas de contrepèterie, l’un des avions les plus utilisés de la Luftwaffe. Tank souhaite quitter l’Europe, et rentre en contact avec les autorités argentines. Elles sont intéressées, et arrangent son passage vers Buenos Aires en 1947, sous le nom de Pedro Matthies. Mais avant de partir, il croise donc Richter, qui lui parle notamment de son idée d’un avion à propulsion atomique et de ses envies d’aller voir ailleurs.

– Un avion nucléaire ? Non, attends, il n’est pas simplement « pas un scientifique de premier plan », ton Ronald, il est manifestement frappé.

– Mmm, pas tant que ça[1]. Toujours est-il que suite à cette rencontre, en 1948, Ronald est personnellement invité en Argentine par le président Peron.

– Pour concevoir un avion nucléaire ?

– Non, ce n’est pas avec ça que Richter deviendra célèbre.

Non, non plus.

Ronald a un projet plus ambitieux que ça : il veut révolutionner la production d’énergie en mettant au point le premier réacteur nucléaire.

– Hein ? Non, attends. Autant que je sache, le premier réacteur nucléaire artificiel est la Chicago Pile-1, mise au point par l’équipe de Fermi dans le cadre du Projet Manhattan en 1942.

– C’est vrai.

– Eh ben alors ?

– Alors il est toujours utile de procéder à un petit rappel sur ce que l’on appelle communément l’énergie nucléaire. Ce qui se passe dans une centrale, la réaction qui produit de la chaleur qui est convertie en électricité, c’est de la fission nucléaire. Tu prends un gros atome, et tu le casses en le bombardant de particules, ce qui dégage à la fois de l’énergie, et de nouvelles particules qui peuvent reproduire la même chose sur d’autres atomes à proximité, et ainsi de suite.

– La réaction en chaîne.

-Exactement. L’idée de base, c’est de casser des gros atomes. Ce qui génère de l’énergie, certes, mais aussi d’autres matériaux un peu moins gros, mais quand même lourds. Et qui, comme le combustible d’origine, sont radioactifs. Ce qui implique de les gérer, tout ça, je ne refais pas l’histoire des déchets. Donc la réaction de fission nucléaire produit, par unité de poids, plus d’énergie que n’importe quel autre combustible, mais elle a aussi des inconvénients.

– Et donc ?

– Et donc il existe une autre réaction nucléaire, qui produit également beaucoup d’énergie, mais qui a l’énorme avantage d’utiliser un combustible propre et assez commun, et de ne produire quasiment aucun déchet radioactif. Il s’agit de la fusion, qui est l’inverse de la fission : tu prends deux atomes très légers, et tu les compresses suffisamment pour qu’ils se recombinent en un seul, et ça produit aussi de l’énergie. Beaucoup.

– Vraiment ?

– Ben oui.

– Et ça marche ?

– Si ça marche ? Regarde dehors.

– …

– Non, vraiment, regarde dehors. Tu la vois, la grosse centrale à fusion nucléaire ?

– Comment ça ? Non, je ne vois pas de centrale nucléaire.

– Eh ben pourtant, elle est bien visible. Le truc jaune, au milieu du ciel.

– Le truc…le soleil ?!

– Tout juste. La fusion nucléaire, c’est le principe des étoiles. On en a déjà parlé. Une étoile, c’est par définition le truc qui fusionne des éléments très légers pour en faire des plus lourds, le tout en dégageant beaucoup d’énergie. Eh ben l’idée de la fusion, c’est de faire pareil dans un réacteur. C’est le Graal de la production d’énergie.

– A ce point ?

– Ah mais oui. Au-delà du fait qu’on reproduit le fonctionnement d’une étoile, la fusion c’est environ 4 millions de fois plus efficace, en termes d’énergie dégagée, que de brûler du pétrole. On estime que là où une centrale à charbon à besoin de 2,7 millions de tonnes de carburant pour produire pendant un an, une centrale à fusion pourrait se contenter de 250 kilos de combustible.

– Ah oui.

– Et le combustible en question, tu le trouves où ? Dans de l’eau de mer, par exemple. Tout bêtement. Et dernière chose : un réacteur à fusion ne peut pas s’emballer et créer un accident majeur.

– Ok, je suis conquis, qu’est-ce qu’on attend ?

– La difficulté, c’est que pour pousser deux atomes à fusionner, il faut les soumettre à une température très élevée. Mais très très élevée. Les étoiles peuvent compresser les gaz qui les composent à des niveaux absurdes parce qu’elles sont incroyablement massives, mais pour faire la même chose sur Terre, on parle de dizaines de millions de degrés. Plus d’une centaine de millions en fait. Plus chaud que le cœur du soleil lui-même.

– Mais comment c’est possible ? Comment tu construis un truc qui va supporter des températures pareilles, déjà ?

« On va avoir besoin d’une plus grosse poêle. »

– Fort judicieuse remarque. L’idée n’est évidemment pas d’allumer un gros feu sous une casserole d’eau de mer pour obtenir une réaction de fusion. Pour faire simple, il s’agit plutôt d’utiliser des champs magnétiques pour échauffer et contenir un plasma jusqu’à ce que des réactions de fusion s’y produisent. C’est toute la difficulté de la chose.

– Ok. Bon ben au moins maintenant j’ai une idée de la chose.

– Figure-toi que c’est exactement ce que s’est dit le président Peron après avoir rencontré Ronald Richter. Pour citer les propos rapportés par un journaliste : « en une demi-heure, il m’a expliqué tous les secrets de la physique nucléaire, et il l’a fait si bien que maintenant j’ai une assez bonne idée de la question ».

– Tous les secrets de la physique nucléaire en une demi-heure ?!

– C’est ce qu’il a dit. Et Peron avait toutes les raisons de l’écouter.

– Pourquoi ?

– Déjà, il portait le projet de la « Nouvelle Argentine », par lequel il comptait faire de son pays une puissance de rang mondial. La maîtrise de la fusion nucléaire rentrait complètement dans ce cadre. En outre, il s’était fâché avec une large partie de la communauté scientifique argentine. Enfin, il était convaincu qu’un projet mené par un savant nazi ne pouvait que réussir. Quand Richter lui présente l’idée d’une technologie permettant de produire une énergie quasiment illimitée, et dont la destination serait uniquement civile, il est conquis. Et il sort le carnet de chèques.

« Il manque des zéros » / « J’ai fait une bonne affaire. »

En 1949, Ronald commence donc à bosser dans un laboratoire du site de son pote Tank. Mais ses installations subissent un incendie. Richter dénonce du sabotage, et exige un lieu mieux protégé des espions. Peron met un peu de temps à répondre, alors Ronald joue sa diva : il part en tournée en Europe, pour parler à qui veut l’entendre de son projet, des fois qu’il y ait des gens intéressés et plus disposés à allonger rapidement la monnaie.

– Ca marche ?

– Ca conduit Peron à lui accorder un site rien qu’à lui. Et pas n’importe quoi : une île, au milieu d’un lac des Andes Patagoniens, histoire d’être protégés des indiscrets. L’île d’Huemul.

« Juan, des requins dans le lac, c’est possible ? Avec des lasers ? »

– Donc, si je me permets de résumer, un président sud-américain, ancien militaire, donne une île à un scientifique nazi pour qu’il puisse y mener ses expériences secrètes sur un projet nucléaire révolutionnaire, c’est ça ?

– C’est exactement ça. Richter a son île, et un budget virtuellement illimité. Il va donc pouvoir donner naissance à son bébé, le Thermotron.

– Ca me fait plus penser à un robot-cuiseur.

– Tu manques d’imagination. C’est pour ça que tu n’as pas révolutionné la production d’énergie. En attendant, le Thermotron est un beau bébé. Le chantier est tel qu’il provoque une rupture des stocks de ciment et de briques sur le marché argentin. Faut dire qu’on parle d’un complexe dans un bunker, avec des murs qui peuvent atteindre 4 mètres d’épaisseur. L’équipe compte 400 personnes.

Ca valait totalement la peine.

Les travaux sont finis en mai 1950. Richter se rend alors compte qu’il n’y a pas moyen d’accéder à la zone centrale du réacteur. Des voies sont donc percées, et Ronald déclare que maintenant que l’enceinte est fissurée, elle ne vaut plus rien. Faut recommencer.

– Bien joué, champion.

« C’est mon jouet, je fais ce que je veux. »

– Heureusement, le complexe dispose d’un plus petit laboratoire à côté du réacteur principal, donc Ronald peut quand même mener ses travaux. Le moment de souligner mon aspect préféré de son projet.

– Je sens que ça va être un truc fin et subtil.

– Toujours. Comme je te l’ai sommairement expliqué, l’un des éléments clés dans la recherche sur la fusion est la capacité à compresser et contenir le plasma. La méthode préférée repose sur des champs magnétiques, mais Richter à une autre idée : la compression acoustique. Il installe donc d’énormes amplis pour contrôler ses expériences.

Le secret est là.

– D’accord, on a une vraie base de super-méchant à la James Bond, au milieu d’un lac perdu et tout, des gros moyens…

– Et des amplis énormes.

– Et des amplis énormes. Mais alors, au final, ça marche ?

– Eh bien écoute, le 24 mars 1951, el presidente Peron organise une conférence de presse. Et il annonce au monde que le 16 février, des réactions thermonucléaires contrôlées ont été réalisées avec succès dans l’installation de l’ile d’Huemul. Le pays est donc en passe de maîtriser la technologie de fusion, à des fins exclusivement civiles et pacifiques. Par conséquent, l’Argentine sera bientôt en capacité de produire d’énormes quantités d’énergie à partir de l’hydrogène, une énergie qui sera vendue, je cite, dans des petites bouteilles d’un demi-litre, comme des bouteilles de lait.

– Mais enfin, le lait ce sont des bouteilles d’un litre ! C’est n’importe quoi ces annonces !

– C’est pas vraiment la question, si je peux me permettre. Mais sur le fond, l’idée que l’Argentine a trouvé toute seule le moyen de maîtriser une technologie sur laquelle les Etats-Unis et l’Union soviétique travaillent d’arrache-pied provoque plus de scepticisme que d’enthousiasme au sein de la communauté scientifique mondiale. Qui remarque notamment que les résultats publiés par Richter sont plutôt succincts et peu détaillés. Ce qui n’empêche pas Peron de remettre le 7 avril à Richter l’une des plus prestigieuse récompense argentine.

– A savoir ?

– La Médaille d’Or du Parti Péroniste.

– Ha. On n’est jamais si bien servi…

– C’est ça. Les spécialistes de la fusion à travers le monde restent néanmoins dubitatifs. Ils seraient sans doute plus disposés à croire Richter s’il fournissait des informations précises et des résultats concrets. En l’absence de ce genre de choses communément appréciées par les scientifiques, ils émettent des doutes. Un premier expert de renommée mondiale vient visiter le site d’Huemul, mais Richter ne lui fournit rien de tangible pour étayer ses affirmations. Ce qui conduit le directeur de l’Institut de Physique Théorique de Vienne à dire qu’il y a « 50 % de chances que Peron gobe les élucubrations d’un fantaisiste, 40 % de chances qu’il soit victime d’une arnaque, et 9 % de chances que Richter dise la vérité ».

– Je…ahem…ça fait 99%.

– Tu es directeur d’un Institut de Physique Théorique ?

– Euh…non.

– C’est ce que je pensais. Toujours est-il qu’au bout d’un moment, même Peron commence à regarder la facture et à se poser des questions. C’est qu’à ce stade il a mis l’équivalent de 250 millions d’euros dans le Projet Huemel. Une paille si ça débouche sur des centrales à fusion à l’hydrogène, mais certainement une mauvaise affaire si Richter a essentiellement produit de quoi alimenter une éolienne. Il constitue donc une commission en charge de mener une expertise pour déterminer le sérieux de résultats de Ronald. Elle rend son rapport le 15 septembre 1952.

– Et alors ?

– C’est pas brillant. Les auditeurs établissent que le Thermotron a au mieux atteint des températures de 100 000 degrés, ce qui est très, très insuffisant pour espérer déclencher des réactions de fusion. Ils sont d’ailleurs convaincus qu’aucune réaction à proprement nucléaire n’a eu lieu dans le laboratoire. Quant à l’expérience du 16 février 1951 qui avait conduit à l’annonce triomphale de Peron, il s’avère que le résultat énergétique positif rapporté à Richter a été mesuré avec un compteur Geiger.

– Oui, et ?

– Nan, c’est une blague pour physiciens, tu peux pas comprendre. Toujours est-il que le projet est suspendu, et que Richter est assigné à domicile à partir de la fin décembre 1952. Soit juste quelques jours après que les Etats-Unis ont annoncé le succès du premier test d’une bombe thermonucléaire, la fameuse bombe H, le 1er novembre 1952.

Hola, attendez, sommes-nous bien sûrs qu’elle a explosé ?

On ne peut pas vraiment parler d’une réaction de fusion contrôlée en l’occurrence, mais le fait est que l’usage militaire est développé bien avant le civil, puisqu’on attend toujours ce dernier. Quant à la première centrale nucléaire, de fission, elle rentre en activité en juillet 1954 en Union soviétique.

– Et Richter, il devient quoi ?

– Il est assigné à résidence jusqu’en 1955, puis carrément emprisonné pour fraude quand Peron est renversé. Il ne reste que peu de temps en prison, puis part pour un temps en Libye, ça fait rêver, avant de revenir en Argentine où il s’éteint en 1991. A ce jour, la question de savoir s’il était un arnaqueur ou un illuminé qui s’était lancé dans un projet qui le dépassait largement reste ouverte chez les physiciens.

– Sur le fond, l’idée qu’un scientifique du Troisième Reich à qui on avait donné son île secrète pour mener des expériences nucléaires n’ait pas obtenu de résultats ne me chagrine pas plus que ça.

– C’est vrai. Cela dit, tout n’est pas à jeter dans le Projet Huemel.

– C’est-à-dire ?

On va pas laisser tous ces amplis prendre la poussière, quand même.

[1] On y reviendra.

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