Qui a peur de Virginia Hall ?

Qui a peur de Virginia Hall ?

– Hé ? Hé oh ?! Y’a quelqu’un, je peux rentrer ?

– Oui oui, viens, entre. Fais attention où tu mets les pieds, c’est tout.

– Que je fasse att…non mais la précision est inutile, hein, c’est pas comme j’avais la possibilité de choisir. Y’a un chemin.

– Oui, bon, c’est un peu encombré, je veux bien le reconnaître.

– Mais c’est quoi ces montagnes de cartons, exactement ?

– Ben ma documentation. Le matériel pour mes recherches.

– Tu avais vraiment besoin de tout ça ?

– Non, j’ai trouvé tout ce que je voulais dans le premier classeur, mais comme j’avais rien de mieux à faire j’ai décidé de quand même ramener plusieurs mètres cubes de dossiers. T’en as d’autres comme ça ?

Et pis ça meuble.

– Ouh, je te sens un rien chatouilleux. Attends, je vais reformuler : y’a quoi exactement dans tout ça ?

– J’ai…euh…emprunté l’intégralité des archives du SOE.

– Le SEO comme le le Special Operations Executive ?

– Celui-là même, oui.

– Le Service des Opérations Spéciales britanniques, le super-service secret de sa majesté pendant la Seconde Guerre ?!

– Exactement.

– Je peux savoir comment tu as fait exactement ?

– Est-ce que tu es sûr de vouloir la réponse, et quelle serait, hypothétiquement, ta forme d’exécution préférée ?

– Ok, oublie. Et donc, tu n’as pas trouvé ce que tu voulais.

– Noooon ! Je suis…désappointé.

– Je peux te demander ce que tu cherchais sans que tu commences à envisager de m‘éliminer ?

– Tu peux. Je veux des détails sur les opérations menées par Sa Suprême Sinistritude en territoire ennemi pendant le conflit.

– C’est qui ça, Sa Suprême Machin là ?

– Mais enfin ! Christopher Lee bien sûr. Tu n’es pas sans savoir que cet individu exceptionnel, dans la mesure où son père était militaire et où il parlait notamment allemand, français, et italien, a rejoint les services secrets pendant la guerre. La légende, qu’il a volontiers entretenue, veut qu’on lui ait confié des missions d’assassinat sur le sol allemand, mais je n’en trouve pas trace.

– Je comprends ta déception.

– Ben oui, tout ce que je peux confirmer c’est qu’il a participé à la campagne d’Afrique du Nord et a combattu à Monte Cassino.

– Ouais, de la petite bière.

– Et après il a rejoint une unité spécialisée qui était chargé de traquer, localiser, et interroger des criminels de guerre nazis avant de le remettre aux autorités. Traquer, localiser, et interroger. Pas éliminer silencieusement au cœur d’un bâtiment gardé avant de disparaître dans la nuit.

-Juste un vétéran, pilote, agent de renseignement qui aurait contribué à inspirer à son cousin Ian Fleming son personnage de James Bond. Et ça c’est avant même de commencer sa carrière phénoménale, de devoir obtenir la permission du roi de Suède pour se marier, et de se lancer dans une carrière de chanteur de metal à 80 ans avec un double album sur Charlemagne parce que l’arbre généalogique de sa famille remonte à la noblesse carolingienne. Christopher putain de Lee quoi.

Sa voix était le deuxième point le plus profond sur la planète après la Fosse des Mariannes.

– Oui mais moi ça m’arrangerait qu’il aurait été assassin pour mon scénario de film dans lequel il assiste Joséphine Baker et Audrey Hepburn dans une mission secrète aux Pays-Bas occupés[1].

– Je comprends. Bon ben c’est un peu frustrant d’avoir épluché tout ça sans rien trouver d’intéressant.

– Woow, qui a dit que j’avais rien trouvé d’intéressant ?!

– Je sais pas, tu disais que…

– Je n’ai pas mis la main sur les ordres de mission d’élimination de Christopher, parce qu’ils étaient évidemment trop sensibles et ont été brûlés, mais ne vas surtout pas en conclure que je reviens bredouille.

– Je préfère ça. Ce serait à désespérer des services secrets.

– Tu veux une personnalité exceptionnelle qui a mené des missions de la plus haute importance en territoire occupé et a réussi à échapper aux Allemands pendant des années alors qu’elle était a priori assez repérable et qu’elle faisait partie de leurs cibles prioritaires ?

– Ah ben oui, je veux bien ça.

– Alors laisse-moi te présenter Virginia Hall.

Merci d’imprimer  cette photo puis de la brûler.

– Jamais entendu parler.

– PRECISEMENT.

– D’accord, maintenant si elle pouvait ne pas être secrète au point qu’on ne peut rien en dire…

– Rassure-toi. Virginia Hall nait en 1906 à Baltimore. Dans la haute société locale.

De ce qu’on en connaît, ça veut dire qu’elle a le droit de s’asseoir sur le dossier du sofa.

Elle fait de belles études, en particulier à Paris et à Vienne. C’est comme ça qu’elle parle allemand, français, mais aussi italien et un peu russe.

– Fort bien, et qu’est-ce qu’elle veut faire quand elle sera grande, avec tout ça ?

– Son objectif c’est d’intégrer le corps diplomatique (Service extérieur) des Etats-Unis. Elle a toutes les compétences, mais on ne propose que des postes assez subalternes, parce que tu comprends ambassadeurs c’est un truc de mecs.

– Je te rappelle qu’il faut pouvoir avaler des quantités astronomiques de rochers au chocolat.

– ALORS POURQUOI J’AI PAS ETE…bref. Virginia occupe par conséquences des emplois de secrétaire à l’ambassade de Varsovie, puis au consulat de Smyrne, en Turquie. C’est là, en 1933, qu’il lui arrive un truc assez idiot.

– Un impair diplomatique ?

– Ah non. Un accident de chasse. Elle se tire malencontreusement une balle dans le pied.

– Je crois que c’est ce qu’on appelle une Cheney dans le corps diplomatique US.

– Pas du tout, une Cheney c’est quand tu flingues ton compagnon de chasse. En France on appelle ça…euh…la chasse. Toujours est-il que notre pauvre Virginia chope une vilaine infection, et doit au final être amputée de la jambe gauche sous le genou. Elle est donc équipée d’une prothèse en bois, qu’elle décide va savoir pourquoi de baptiser Cuthbert.

– Ah oui, comme…

– Cuthbert de Lindisfarne, l’évêque anglais du 7e siècle, artisan de la réconciliation entre les populations d’Angleterre et de Northumbrie, l’un des saints les plus populaires d’Angleterre.

– D’accord. Je pensais pas particulièrement à lui, en fait.

Vous non plus, maintenant.

– Virginia retourne à B-More pour se remettre un peu, puis reprend des postes au consulat de Venise, et à Talin. Elle dépose à nouveau une candidature au Service extérieur. Ca ne march…fonctionne toujours pas, parce que maintenant elle est handicapée et qu’il y a une forme de règle non écrite qui veut que ça empêche de d’intégrer le corps consulaire. Elle décide d’écrire au président Roosevelt, qu’on pourrait imaginer plutôt favorable à l’emploi de personnes physiquement empêchées pour d’évidentes raisons personnelles, mais sans succès.

– Ca ne veut décidemment pas.

– Virginia Hall se trouve en Estonie quand la guerre est déclarée en 1939. Elle n’a nullement l’intention de rester les deux p…inactive, et part pour la Grande-Bretagne, puis la France où elle arrive en janvier 1940. Elle débarque à Paris, comme civile, et se fait engager pour conduire des ambulances pour l’armée.

– Pied au plancher.

– Après l’armistice, elle part en Angleterre, où elle prend un poste de secrétaire à l’ambassade des Etats-Unis. A Londres, elle se fait remarquer par Vera Atkins, recruteuse du SOE et accessoirement inspiration pour une certaine demoiselle Monneypenny. Atkins se dit qu’il y a peut-être quelque chose à faire de cette jeune femme qui n’a manifestement pas froid aux yeux, est résolument anti-nazie, parle français, et connaît le pays.

– Par exemple une agent ? De nature secrète ?

– Par exemple. Alors que Virginia a quand même un accent marqué, et un handicap assez reconnaissable. Elle est néanmoins recrutée par le SOE en avril 41. Le temps d’être formée et entraînée, elle devient la première agent résidente du SOE en France, sous le nom de code Marie. Le 23 août, elle part pour Lisbonne, puis rejoint Vichy, pour une mission qui durera 15 mois.

– Une Américaine qui débarque comme ça à Vichy ?

– Elle a une couverture. Elle est officiellement journaliste au New York Post, mais sous le nom de code Germaine elle est à la tête du réseau Heckler.

Et encore, on ne va pas vous faire tous ses pseudos.

En utilisant des codes et mots clés, elle transmet à travers ses articles pour le Post des informations sur les mouvements et positions militaires allemands à Londres, tandis qu’elle se constitue un réseau d’informateurs et de résistants.

– Malin.

– Ah ça, Virginia est futée. Elle s’installe à Lyon, et y devient la plaque tournante des renseignements britanniques pour tout le quart sud-est. Elle parfait l’art du maquillage et du déguisement pour passer inaperçue et changer d’apparence. C’est comme ça qu’elle réussit à opérer sans de faire repérer, en dépit de son handicap. Elle collecte les informations, accueille les agents de passage, aide les réseaux de Résistance locaux à s’armer et se financer, parfois en transportant elle-même les valises de billets. Elle transmet à Londres les rapports de plusieurs hauts responsables de la Résistance, comme Emmanuel d’Astier de la Vigerie ou Germaine Tllion.

– Elle n’avait clairement pas le niveau pour être diplomate.

– Ben non. A la rubrique des informations que tu vas apprécier, Virginia recrute une tenancière de bordel comme informatrice. Elle travaille notamment avec elle pour héberger les pilotes britanniques abattus au-desssus de la France et qui parviennent jusqu’à Lyon, avant d’organiser leur passage en Espagne.

– Ces sous-entendus, c’est vexant.

– Tu t’en remettras. Au titre de ses qualités, Virginia Hall a du nez. En octobre 41, elle décide au dernier moment de ne pas se rendre à une réunion d’agents du SOE à Marseille, parce qu’elle ne le sent pas. Il se trouve que la police débarque et arrête une douzaine d’agents. Après quoi Virginia reste un des rares agents du SOE actifs en France, et la seule encore en mesure de transmettre des informations directement à Londres. Elle passe entre autre par la valise diplomatique d’un diplomate américain de Lyon.

– Y’a des activités dans lesquelles ça aide d’être un peu parano.

– Ca vous sauve la vie, même. Elle refuse à plusieurs reprises d’entrer en contact ou de travailler avec des agents du SOE ou certains responsables résistants de la région lyonnaise parce qu’elle ne les considère pas assez précautionneux et rigoureux en termes de sécurité. Fin 41, Virginia reçoit des lettres de Georges Bégué. C’est l’un des membres du SOE arrêtés à Marseille. Elle apprend ainsi que les 12 agents britanniques et français du SOE arrêtés avec lui en octobre sont détenus dans la prison de Mauzac, à côté de Bergerac.

– Ne me dis pas qu’elle va les chercher.

– Un peu. Virginia rentre en contact avec Gaby Bloch, femme de Jean-Pierre Bloch, l’un des prisonniers. Gaby rend régulièrement visite à son mari, notamment pour lui apporter des  sardines en boite.

– Mais comment tu veux que j’illustre « femme de prisonnier » ?!

– Sois inventif.

Elle lui fait passer certains accessoires, qui avec les boites susnommées permettent de confectionner des fausses clés. Dans le même temps, Virginia s’occupe d’organiser des planques, des véhicules, de fournir des faux-papiers, et de mettre à disposition des hommes pour préparer l’évasion. Un prêtre fait passer une radio à Bégué, qui rentre en contact avec Londres directement depuis la prison.

– Tant qu’à faire, c’est plus pratique que d’envoyer des lettres.

– Exactement. Le 15 juillet, les prisonniers se font la malle. C’est une belle évasion en bonne et due forme : fausse clé en fer blanc après modelage à la mie de pain, mannequins dans les lits, fausse porte en toile pour dissimuler l’ouverture de la vraie, qui est éclairée en permanence depuis un mirador (dont le gardien est complice), chevaux de frise réalisés par les prisonniers pour soulever et écarter les barbelés, tapis pour qu’ils puissent ramper en dessous sans laisser de traces. Il faut aux prisonniers 11 minutes pour rejoindre l’extérieur.

– T’as vraiment un truc avec les évasions de prisonniers de la Seconde Guerre, toi.

– Pas ma faute s’ils ne tiennent pas en place. Les fugitifs parviennent à échapper aux intenses recherches des gardes et de la police, et rejoignent Lyon le 11 août. De là, Virginia les fait passer en Espagne, puis en Grande-Bretagne. Plusieurs reviennent ensuite en France comme têtes de réseaux SOE. Les historiens du SOE saluent cette opération comme l’une des plus efficaces de son genre.

– Que veux-tu que je te dise, elle est manifestement forte.

– Oui, mais là les Allemands sont vraiment furieux après l’évasion de Mauzac, et décident de lancer des opérations de grande envergure contre les réseaux implantés en région lyonnaise. Hall est identifiée comme la « dame boiteuse », elle devient l’une de leurs principales cibles. Klaus Barbie, le SS chef de la police…

– Le « boucher de Lyon ».

– Celui-là, oui, en fait sa priorité. Il aurait dit être prêt à tout donner pour mettre la main sur cette « garce boiteuse » (j’opte pour la traduction gentille), et finit par faire placarder des affiches un peu partout pour l’attraper.

– Faut espérer qu’elle soit vraiment douée en déguisement.

– Ce ne sont pas tant les affiches qui posent problème. Virginia faisait passer à Londres des messages du réseau de Résistance Gloria, basée à Paris. Or celui-ci est infiltré par un prêtre catholique luxembourgeois, Robert Alesch. Qui est en fait un agent de l’Abwehr (les renseignements militaires allemands), sous le nom de code Bishop.

– Approprié. Un prêtre agent nazi ?

– Ben oui. Enfin pour te dire à quel point il avait manifestement le message évangélique chevillé au corps, le salaire qu’il perçoit des Allemands lui permet notamment d’entretenir ses deux maîtresses.

– Ah ben il répand l’amour.

– C’est surtout un beau fumier. En août 42, les renseignements d’Alesch conduisent à l’arrestation des principaux cadres du réseau Gloria, dont Germaine Tillion. Virginia doit fuir en Espagne en traversant les Pyrénées. En novembre. A pied.

– UN pied.

– Elle écrit précisément au SOE que « Cuthbert » risque de rendre son trajet bien difficile, et un petit malentendu conduit à ce qu’on lui réponde que « si Cuthbert représente un problème, vous n’avez qu’à l’éliminer».

– C’est sûr que ce sera plus simple à cloche-pied.

– Virginia réussit néanmoins à passer. Elle est détenue quelque temps par les Espagnols, mais est libérée sur intervention du consulat américain de Barcelone. Le SOE la considère comme grillée en France, et ne veut pas l’y renvoyer.

– Ca se défend.

– Certes. Elle est donc positionnée en Espagne de mai à novembre 43 sous la couverture d’une journaliste du Chicago Times. Le gouvernement britannique veut la récompenser pour ses services, et la nomme membre de l’Ordre de l’Empire Britannique. Il considérait qu’elle méritait plus, mais il ne fallait pas prendre le risque de compromettre son identité alors qu’elle était encore active. Pendant ce temps, Robert Alesh, le curé de l’Abwehr, continue ses activités après août 42, notamment en incitant des jeunes à rejoindre la Résistance avant de les livrer.

– Pourri !

– Il finira fusillé en 49.

– BIEN. FAIT.

– Fin 43, Virginia est de retour à Londres. En janvier 44, elle suit une formation d’opératrice radio. Puis comme le SOE ne veut pas la renvoyer sur le continent, elle décide en mars de s’adresser à son équivalent américain, l’OSS, pour revenir en mission en France.

– Elle va peut-être finir par obtenir le poste qu’elle demande de son gouvernement.

– De fait, elle intègre l’OSS, où elle devient Diane. Le 21 mars, un bateau britannique la dépose sur les côtes françaises du côté de Roscoff, puisque sa jambe ne permet pas un parachutage.

– Allez, au boulot.

– Virginia rentre en contact avec les réseaux de Résistance de la Creuse, puis du Cher et de la Nièvre. Elle joue notamment le rôle d’une vieille paysanne, allant à une occasion jusqu’à vendre du fromage à des soldats allemands.

« J’ai des pommes, aussi, si vous voulez. »

– Le bluff, y’a que ça de vrai.

– Ses missions consistent à cartographier des zones de largage pour les matériels et commandos alliés, à trouver des maisons sûres, et à entraîner et armer plusieurs groupes de maquisards. En juillet, elle s’installe en Haute-Loire du côté du Chambon-sur-Lignon. Elle est opératrice radio pour l’approvisionnement en armes des FFI qui ont commencé à libérer le département, notamment le Puy-en-Velay. Les parachutages qu’elle supervise permettent l’équipement de trois bataillons qui mènent des opérations de sabotage et de guérilla cruciales pour retarder les mouvements des troupes allemandes en réaction aux débarquements normand et provençal.

– Virginia cheffe de guerre.

– Elle est de fait à la tête d’environ 1 500 hommes. L’OSS estime qu’elle et son équipe ont fait dérailler plusieurs trains, détruit 4 ponts, tué 150 Nazis, et en ont capturé environ 500. En plus de la coordination de l’approvisionnement, elle assure aussi la transmission vers Londres de nombreux renseignements. Après le débarquement en Provence, elle établit des liaisons avec différentes équipes d’encadrement militaire parachutées dans la région.

– On ne l’arrête plus.

– Ah non. En septembre, elle organise un groupe de maquisards afin de poursuivre les combats dans l’est, mais il est finalement démobilisé dans l’Ain. Virginia part alors pour Paris, puis Londres et Venise. Elle y prépare une mission d’infiltration en Autriche qui ne sera annulée que le 8 mai 1945.

– Moi je dis qu’ils ont eu chaud aux fesses les Autrichiens.

– Sans aucun doute. Le 27 septembre 1945, Virginia Hall est décorée à Washington de la Distinguished Service Cross par le général William Donovan, chef de l’OSS. Elle est la seule femme civile à l’obtenir de tout le conflit. Roosevelt voulait une cérémonie publique, mais elle décline parce qu’elle est toujours opérationnelle et ne veut pas se compromettre.

« Désolée, mon général, je dois maintenant vous éliminer. »

Chez  nous, elle reçoit également la Croix de Guerre avec palmes.

– Et après la guerre, est-ce qu’elle peut enfin devenir diplomate ?

– Je ne dis pas qu’elle ne peut pas, mais ce n’est pas le chemin qu’elle prend. Elle intègre la CIA, d’abord comme agent contractuel, c’est-à-dire qu’elle ne fait pas vraiment partie des effectifs, en Italie en 1946, puis à New York. En 1951, elle rentre officiellement à l’Agence comme officier de renseignement au sein de la Direction des plans. Son périmètre couvre la France, l’Europe de l’Ouest, les Balkans et l’Amérique du Sud.

– Pas grand-chose, quoi.

– Non mais tu sais l’Europe et les Balkans à cette époque, c’est une zone tranquille pour la CIA. Elle reste en poste jusqu’en 1966, quand elle atteint l’âge de la retraite. Elle vit alors une existence tranquille pour ce qu’on en sait, et s’éteint en 1982. Un centre d’entraînement de la CIA porte son nom depuis 2016, et l’une des cinq sections nominatives dans le catalogue du musée de l’Agence lui est consacrée.

– Eh ben chapeau bas. Le film sort quand ?

– On se demande.

Même pas besoin de chercher pour le casting, en plus.

On a encore des archives secrètes à « récupérer ». Merci de nous soutenir sur Patreon.


[1] Sérieux, à partir de là ça s’écrit tout seul et y’a au moins 12 Oscars à la clé, on s’y met quand ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.