Missions sans retour

Missions sans retour

– Je crois que tu as perdu là.

– Pas du tout.

– S’il-te-plaît, ne fais pas l’enfant. C’est plié.

– Tu rigoles ? Je dirais même plus, tu bluffes.

– Je bluffe ? J’occupe les trois quarts de la carte.

– Précisément, je t’ai laissé t’étendre pour diluer tes forces.

– Elles m’ont quand même l’air bien denses.

– Mais non, tu te disperses. Et pendant ce temps, je vais lancer une offensive décisive sur ta base principale.

– Ma…ma base principale ? Celle qui est défendue par une double enceinte de bunkers et de chars de siège ? C’est pas pour être vexant, mais il ne te reste plus que de l’infanterie légère. Tu vas même pas arriver à portée.

– Rien du tout, j’ai les nombres pour moi.

– Mais c’est pas une question de nombres… Je vais vaporiser 95 % de tes troupes avant qu’elles puissent seulement voir leur objectif !

– Zerg ruuuuuuuuuush !

Et il n’a même pas de chevaux.

– Ben voilà. Ton armée est maintenant étalée en une fin couche de 10 centimètres sur 3 km. Content ?

– Je ne comprends pas.

– Tu t’attendais à autre chose ?

– Evidemment. Ca marche d’habitude la tactique kamikaze. A fortiori avec des pions qui ne se posent pas de question.

– Mmm, non.

– Excuse-moi, si.

– Ben non. Si ça marchait, l’histoire de la Guerre du Pacifique aurait tourné un peu différemment. Que je sache, le Japon a perdu. Et pourtant Dieu sait qu’ils ont essayé de décliner le concept dans tous les secteurs imaginables.

– Comment ça ?

– Oh, tu ne connais pas les Dragons Accroupis ?

– Les…Dragons Accroupis ? Je ne crois pas.

– Les plongeurs-suicides chargés de protéger le port de Tokyo.

– Alors non, définitivement.

– Bon, très bien, alors dans la bonne humeur et la joie de vivre, je crois qu’on va se faire une petite histoire des attaques-suicides japonaises de la Seconde Guerre.

C’est partie pour la grosse poilade.

Reprenons du début, tu te souviens d’où vient le terme kamikaze ?

– La tempête propice qui a ruiné les plans mongols d’invasion du Japon, deux fois en l’espace de 7 ans au 13ème siècle.

– Voilà. Le kami-no-kaze, vent des dieux, l’intervention céleste. Et pendant plus de 600 ans, le sens ne bouge pas. C’est une fortune divine, associée à l’idée du vent. C’est ainsi qu’en 1937 l’avion qui établir un record en reliant Tokyo à Londres en moins de 100 heures s’appelle le Kamikaze.

– Tu veux dire que le premier avion kamikaze de l’histoire a connu la gloire parce qu’il ne s’est pas écrasé ?

– Précisément, oui. Pour autant, à la même époque, on a déjà commencé à parler de kamikaze pour qualifier des actions…différentes.

– Comment ça ?

– Les années 30 sont marquées par des tensions croissantes entre le Japon et la Chine, qui conduisent à des opérations militaires, avant une invasion en bonne et due forme par l’armée impériale. Ainsi, au début de l’année 1932, les deux pays se livrent bataille à Shanghai. On raconte alors que trois jeunes soldats nippons se sont fait sauter, délibérément, dans les tranchées ennemies.

– On raconte ?

– Oui, les circonstances sont pas bien établies.

– C’est-à-dire qu’il devient difficile d’aller interroger les participants.

– Voilà. Il semble probable qu’en fait de sacrifice héroïque il s’agisse plutôt d’une erreur dans la préparation de leurs explosifs. Aucune importance, la propagande impériale y voit un exemple édifiant de dévotion totale à la gloire de l’Empereur, et nos trois pioupious deviennent des symboles. On leur consacre des poèmes, des statues, des livres, des tableaux, ou des chansons. Et même des mangas pour les enfants.

– C’est bien pour des lectures jeunesses, ça.

– Le Japon impérial est loin d’être le seul à avoir développé la propagande pour enfants, en particulier à cette période. La spécificité de cet épisode, pour ce qui nous intéresse, c’est que la propagande nationaliste japonaise la présente comme une intervention divine, et commence donc à parler d’action kamikaze.

– Donc les attaques-suicides remontent au début des années 30 ?

– Non. Parce que la guerre sino-japonaise se passe plutôt bien pour l’Archipel, l’idée d’élaborer une stratégie qui reposerait sur les attaques suicides ne vient pas à l’esprit de l’état-major. Tant que tes soldats remportent des victoires en combattant, pourquoi aller leur demander de se faire sauter ?

– Effectivement, autant les garder s’ils peuvent resservir.

Un concept généralement acquis autour de 7 ans.

– Alors évidemment, il peut arriver qu’un pilote dont l’avion est foutu, et qui se sait condamné à s’écraser, choisisse de le faire sur sa cible, mais ce n’est pas du tout la même chose que de décoller en ayant précisément cet objectif. Il s’agit plus de choisir sa mort quand elle est inéluctable. Les premières offensives que l’on peut réellement qualifier de suicides se produisent donc pendant la Guerre du Pacifique, contre les Etats-Unis. Sur l’île de Makin le 17 août 1942, pendant la bataille de Guadalcanal le 21 août 1942, ou encore lors de celle de Saïpan en juin-juillet 1944, les troupes japonaises, troupes terrestres en l’occurrence, sont soit surprises soit privées de toute autre option, et décident de lancer des charges d’infanterie désespérées. Dites charges banzaï.

– Ils se lancent à l’assaut avec de tous petits ciseaux.

– Gros malin. Le nom vient du cri de guerre « Tennō heika banzai », qui signifie « longue vie à sa majesté impériale ». Banzaï c’est « longue vie ».

– Ils courent à la mort en hurlant « longue vie » ?

– Ben oui. Et ce qu’il faut retenir, c’est que c’est une tactique…foireuse. A Saïpan, 4 500 soldats japonais se jettent à l’assaut. Ils comptent 4 300 morts, pour 650 chez les Américains.

– C’est pas probant.

– Non, pas vraiment. C’est symbolique plus qu’autre chose. Mais les symboles c’est important, en particulier pour la propagande, qui en fait des exemples de dévotion. Ce sont des suicides honorables, ou gyokusai, une alternative au suicide isolé dans son coin du soldat qui sait qu’il a perdu, tel qu’il est (soi-disant) prescrit par le (largement légendaire et inventé) code du guerrier. C’est aussi une façon d’éviter la honte de la reddition, sachant que selon la propagande japonaise les Américains tuent leurs prisonniers.

– Foutu pour foutu…

– Précisément. Une fois encore, on parle de soldats qui choisissent de mourir dans une action  d’éclat alors qu’ils se savent ou se pensent condamnés. Ce ne sont pas missions des suicides, conçues comme telles dès le départ.

– Mais alors ça, ça apparaît quand ?

– Quand les choses commencent à mal se passer. Autrement dit quand les Japonais constatent leur infériorité numérique et technologique, en particulier aérienne, face aux Américains. Et que dans le même temps, le Japon commence à manquer cruellement de pilotes. Ce qui arrive dans le courant de l’année 1944. L’armée n’a plus le temps de former les hommes nécessaires pour remplacer ceux qui sont abattus. L’idée de missions suicides est évoquée, mais n’est pas encore retenue.

– Je peux comprendre que ça ne suscite pas l’enthousiasme.

– On peut sans doute trouver plus vendeur. Ce sont des exemples qui vont changer les choses. Il est possible que la première attaque kamikaze, au sens où nous l’entendons, soit intervenue le 13 septembre 44.

– Possible ?

– Deux pilotes sont sélectionnés, et envoyés s’écraser sur des porte-avions au large de la base de l’île de Negros, aux Philippines. De fait, ils ne sont jamais revenus, mais il n’y a pas de rapport sur des pilotes s’écrasant sur des bâtiments américains ce jour-là.

C’est bien joli de vouloir mourir pour l’empereur, mais faut penser à faire le plein.

L’histoire retient donc la date du 15 octobre 1944. Pendant la bataille de l’archipel des Ruy-Kyu et Formose, en mer des Philippines, le contre-amiral Masafumi Arima retire ses décorations et insignes, déclare son intention de ne pas revenir vivant, puis prend les commandes d’un bombardier bimoteur Mitsubishi G4M, et part se jeter sur le porte-avion USS Franklin.

– Il le coule ?

– Non.

– Il l’endommage gravement ?

– Non plus.

– Pas gravement ?

– Toujours pas.

– Il l’abime un peu quand même ?

– Rien, il le rate.

– C’est-à-dire qu’on va avoir du mal à trouver plus grosse cible qu’un porte-avion.

Oui ben ça arrive, hein.

– C’est aussi plutôt bien défendu, en général. Arima rate sa cible, mais frappe les esprits. Il est promu vice-amiral à titre posthume, et devient officiellement le premier à avoir mené une attaque kamikaze. Ou plutôt shinpu. C’est le terme initialement retenu pour parler des attaques suicides. Le mot kamikaze est utilisé et popularisé par les nouvelles cinématographiques à partir de la fin 44, et c’est comme ça qu’il se diffuse à l’international et s’impose. Aujourd’hui, les Japonais emploient à nouveau shinpu pour parler des attaques de la Seconde Guerre.

– Et donc, ça devient une tactique officielle ?

– Oui. L’Etat-major crée des unités d‘attaque spéciales, les tokubetsu kogekitai, dites tokkotai, les unités sans retour. Elles portent des noms poétiques et symboliques, comme chrysanthème dans l’eau, bouclier, ou pays apaisé.

– Ils sont à deux doigts de les baptiser colombes d’harmonie ou un truc du genre.

– Y’a de ça. L’idée est de jouer sur les atouts du Japon. L’ennemi est plus fort en termes de moyens et de technologies, mais l’Empire possède la supériorité morale. Ses soldats ont la force d’âme nécessaire pour aller jusqu’au sacrifice ultime, et peuvent donc faire basculer le conflit par leur volonté. Les unités tokkotai rentrent dans le conflit le 25 octobre 1944, pour la bataille du golfe de Leyte. Les 5 premiers pilotes kamikazes prennent les commandes de leur chasseur-bombardier Zero, armé chacun d’une bombe de 250 kg, et leur mission consiste à aller s’écraser sur des navires américains. Quatre d’entre eux y parviennent, avec des résultats pour le coup spectaculaires. Les bâtiments touchés, dont le porte-avion USS Santee, subissent des dégâts importants. Un autre, le St. Lo, coule avec ses 126 hommes d’équipage après un incendie qui fait exploser son arsenal.

– On peut parler d’un succès, cette fois.

– Oui, même si la flotte japonaise perd quand même la bataille de Leyte. Néanmoins les attaques suicides apparaissent non seulement une façon de compenser l’infériorité numérique et technologique nippone, mais aussi une arme psychologique.

– Y’a de quoi flipper quand tu sais que l’ennemi risque de venir se faire exploser sur toi sans même essayer de combattre.

– Précisément, oui. La marine impériale envisage donc des missions suicides à grande échelle, et l’armée lui emboîte le pas en créant ses propres unités aériennes suicides, les tokobtsu.

Ouais, bon, même chose.

– Mais dis donc, s’ils veulent lancer ce genre d’attaques à grande échelle, et créer des unités et tout, va falloir trouver des pilotes prêts à le faire. Je veux bien que la propagande nationalo-impériale tourne à fond depuis quelques temps, mais quand même. On parle d’aller délibérément s’écraser dans un bateau ennemi.

– Ou d’autres avions, en particulier des bombardiers. Tu as raison. D’ailleurs, pour en revenir à la première mission dont je te parlais, le lieutenant Yukio Seki, celui qui a au final envoyé le St. Lo par le fond, aurait déclaré que l’avenir du Japon était bien morne s’il était obligé de tuer l’un de ses meilleurs pilotes. Jusqu’à ajouter qu’il ne réalisait pas cette mission pour l’Empereur ou l’Empire, mais parce qu’il en avait reçu l’ordre.

– Je n’entends pas l’enthousiasme patriotique.

– Le gouvernement répétait à qui voulait l’entendre que les loyaux sujets volontaires pour mourir pour l’empereur étaient nombreux, mais il y a lieu d’en douter. En 44, le Japon peine à trouver des pilotes, de manière générale. Il les perd plus vite qu’il ne les forme. Par conséquent, il décide d’enrôler les étudiants, qui jusque-là avaient été exclus de la conscription. L’idée était qu’ils représentaient la future élite de l’empire et devait donc être préservés, mais le pays ne peut plus se le permettre.

– Nécessité fait loi, à la guerre comme à la guerre, et ainsi de suite.

– Exactement. Le résultat est que les pilotes qui sont alors recrutés et formés sont plus des jeunes, voire très jeunes, soldats terrorisés que des loyalistes fanatiques. Réciter des hymnes à la gloire éternelle de sa majesté et professer sa volonté de tout faire pour le pays, c’est une chose. Prendre les commandes d’une bombe volante avec pour instruction de ne pas revenir vivant, c’en est une autre. Les unités kamikazes sont majoritairement composées d’étudiants, et on peut douter qu’ils aient vraiment été volontaires.

– Ils étaient désignés volontaires ?

– C’est un peu plus subtil, on parlera plutôt de forte pression morale collective. La plupart du temps, les pilotes étaient recrutés dans les unités tokkotai à partir d’un simple questionnaire, qui leur demandait s’ils souhaitaient sincèrement être impliqués dans des missions kamikazes.

– Mmm, non ?

– Facile à dire, mais le formulaire était par définition signé, et indépendamment de ce que chacun pouvait penser, ils savaient pertinemment ce qu’un loyal soldat devait répondre à cette question. Il pouvait aussi arriver qu’on les réunisse pour leur présenter un exposé sur le patriotisme, avant de demander à ceux qui ne souhaitaient pas devenir kamikazes de le dire devant tout le monde.

– Tu disais quoi, « forte pression morale collective » ?

– Sans compter qu’outre les conséquences pour eux s’ils se désistaient, les jeunes pilotes pouvaient aussi craindre le déshonneur, voire des représailles, pour leur famille. Ceux qui étaient assez courageux pour manifester leur refus étaient d’ailleurs à peu près sûrs d’être envoyés sur le front sud. C’était l’équivalent de celui de l’est pour les armées de l’Axe en Europe.

– La mort ou la mort, quoi.

– Ah ben ils avaient signé pour ça. Bon, sauf qu’ils n’avaient pas signé. Sachant en outre que certains pilotes qui avaient explicitement refusé de rejoindre les tokkotai s’y trouvaient enrôlés quand même, ne serait-ce que pour permettre à leurs supérieurs de mettre en avant que tous leurs hommes étaient volontaires pour faire leur devoir. Les témoignages de pilotes dont on dispose montrent qu’ils priaient pour ne pas être désignés pour une mission-suicide, tout en regrettant publiquement de ne pas pouvoir aller mourir pour la patrie.

– Ils étaient humains, quoi.

– C’est ça. Après s’être « portés volontaires », les futurs kamikazes recevaient un entraînement plutôt expéditif, qui à la fin du conflit se limitait à une semaine. Soit 2 jours pour apprendre à décoller, 2 pour apprendre à piloter, et 3 pour se familiariser avec les techniques d’attaque. Et avec ça ils étaient prêts.

– Ben, et l’atterrissage ?

-…

– Ah, oui.

– Evidemment, le jour de leur mission sans retour, les kamikazes se prêtaient à un rituel. Ils prêtaient allégeance à l’empereur, puis récitaient un poème sur le sacrifice, et buvaient un dernier saké, en se tournant dans la direction de leur région de naissance. Enfin ils se nouaient au front un bandeau blanc orné d’un disque rouge, ou dans la marine celui avec seize rayons autour du disque. Après ça, ils décollaient, sans parachute, et ne revenaient à la base qu’en l’absence de cibles ennemies.

Eh ben allez-y, trouvez une légende marrante, on vous regarde.

– Techniquement, ils avaient des avions spéciaux ?

– En général, ils ont utilisé des Mitsubishi Zéro,ou d’autres appareils dépassés.

– Dépassés ?

– Pas à la pointe de ce dont disposait l’armée. Pour ce qu’ils allaient en faire, hein. Donc les unités sans retour ont essentiellement utilisé des bombardiers en piqué ou bombardiers torpilleurs monomoteurs, plus maniables et rapides que des bombardiers lourds. Et qui avaient donc plus de chances d’échapper aux chasseurs d’interception américains. Mais des modèles ont même été conçus spécialement pour ces missions. Comme le Yokosuka MXY-7 Ohka, fleur de cerisier, mis au point en 1944.

Ca va pas nous faire de mal.

– Et ça ressemble à quoi un avion conçu pour s’écraser ?

– Il ressemble plus à un planeur, transporté par un bombardier qui le largue à proximité de sa cible. Il allume alors ses trois moteurs-fusées, qui lui permettent d’atteindre une vitesse de 650 km/h mais ne possèdent qu’une autonomie de 36 km. Il attaque alors en piqué, à une vitesse qui peut aller jusqu’à 800 km/h.

C’est essentiellement un tube avec petites ailes. Et une bombe en-dessous.

– C’est efficace ?

– Pas vraiment, non. Pendant la bataille d’Okinawa, plusieurs dizaines d’Ohka sont déployés, et ne réussissent à couler qu’un seul destroyer US. Ils sont en revanche beaucoup plus dangereux pour les bombardiers qui les transportent, dont beaucoup sont interceptés par la chasse américaine. Les ingénieurs japonais changent alors leur fusil d’épaule, avec le Nakajima Ki-115.

– Fais comme si je ne connaissais pas ses caractéristiques techniques.

– C’est tout à fait autre chose, à savoir un véritable avion, et à hélice. L’idée est qu’il doit pouvoir être construit facilement, y compris par des ouvriers qui ne sont pas spécialisés, et avec des matériaux non stratégiques, en particulier du bois. Parce que c’est pratique, mais aussi parce qu’on est en 1945, et que le Japon en est de fait réduit à ça.

– Un avion low cost.

– Tu ne crois pas si bien dire, en gros il ne dispose que du minimum : un palonnier, un manche à balai, et une radio.

– C’est un peu la déche niveau option.

– C’est spartiate. Mais fonctionnel.

– Ah oui ?

– Non, en fait. Le Nakajima s’avère très peu maniable et fiable. Beaucoup de prototypes s’écrasent.

– Ben…c’est-à-dire que…c’est l’objectif.

– Oui, mais c’est quand même bien s’il vole un peu avant, tu vois. Pour autant le Japon prévoit d’en produire 8 000 unités par mois.

– Prévoit ?

– Oui, ce rythme était visé à partir de septembre 1945. La capitulation du 15 août envoie le projet au tap…l’arrête. Il en va de même pour le Kawanishi Baika, un autre projet bien plus ambitieux. C’est un avion à réaction, toujours destiné aux attaques suicides, qui s’inspire du V1 allemand. Heureusement, son réacteur n’est mis au point qu’à la mi-1945, et l’appareil n’est jamais déployé.

– Pas plus mal. Donc en comptant tout ça, ça représente quoi les attaques kamikazes pendant le conflit ?

– Au total, le Japon lance environ 2 800 attaques suicides aériennes. Les plus importantes se sont déroulées entre avril et juin 1945 pendant la bataille d’Okinawa, avec l’utilisation de plus de 400 avions et des premières bombes volantes Ohka. Le bilan global est de 70 navires endommagés ou coulés, et 7 000 soldats blessés ou tués.

– Pas décisif.

– Non, heureusement ça n’a pas permis de retourner le cours du conflit, même s’il ne faut pas négliger l’effet psychologique.

– Mais attends, pourquoi tu as précisé qu’il s’agissait des attaques kamikazes « aériennes » ? Et tu m’avais pas parlé de Dragons Accroupis ?

– Ah si. Faudra revenir en deuxième semaine pour les autres modes d’attaque kamikazes japonaises.

A suivre…

5 réflexions sur « Missions sans retour »

  1. Djeust eu litteule commentary: les avions employés pour des missions-suicide n’étaient pas tous des avions dépassés ou des missiles pilotés Ohka. Même des avions modernes comme le D4Y ou le P1Y1 ont été utilisés en nombre, soit en l’état, soit, dans le cas du D4Y, dans une version spécialement modifiée. Ce qui laisse supposer qu’il y avait aussi une composante « de toute façon la supériorité de la chasse US est telle que les bombardiers n’ont aucune chance de revenir, alors autant l’acter du départ… »

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