Purée de légions

Purée de légions

– Nous sommes en 9 après Jésus-Christ et toute la Gaule est occupée, Sam.

– Pas du tout, on est en 2021, je suis occupé, et je ne veux rien savoir de tes histoires de gaule.

– Allez, j’ai envie de te raconter une histoire romaine.

– Encore ?

– Non mais elle est chouette, celle-ci.

– Je suis d’un naturel méfiant.

– Je sais, j’ai vu le cadenas sur le bac à bières du frigo.

– C’est un bac à légum… Oublie. Qu’est-ce qu’elle a de fascinant, ton histoire ?

– Des terres sauvages, des légions perdues dans la brume, la boue et la pluie, une habile traîtrise et Rome humiliée ?

– Vendu.

– Tout commence en 16 avant notre ère, en plein Principat.

– Tu m’avais dit en 9 après.

– Vois ça comme un prequel de 25 ans. En -16, ça fait déjà une petite dizaine d’années qu’Auguste est confortablement installé à la tête de l’Etat romain : augustus, princeps, imperator, fils du divin César et j’en passe : la transition vers une monarchie qui ne dit pas son nom est déjà bien avancée. Après quelques décennies de gros temps, Rome se porte bien, merci pour elle. Son territoire s’est constamment étendu et Auguste commence à lorgner sur les terres de Germanie. Les échanges commerciaux sont déjà nombreux, un peu comme entre Rome et la Gaule avant que César décide d’aller y botter des culs, mais Auguste passe à la vitesse supérieure : l’annexion, et la transformation en province de ces terres couvertes de marécages et de forêts exagérément touffues, voire impénétrables.

– Marrant, c’est exactement ce qu’on attend comme adjectif pour une forêt germaine. On sent que c’est forcément touffu et impénétrable.

– Dis tout de suite que je fais dans le cliché. Bref : l’objectif, c’est de changer de fleuve : au lieu de s’appuyer sur la frontière naturelle du Rhin, Auguste a l’intention de repousser les limites de la domination romaine jusqu’à l’Elbe, plus loin vers le nord et l’est. Il confie l’opération à son propre fils, Drusus.

« C’est pas dur : on veut aller de la flèche noire à la flèche rouge. »

– Sont connus pour leur sens de la famille, les Julio-claudiens.

– Huhu. Mais il y a un hic.

– Du genre ? 

– Ben y a déjà des gens, en Germanie. Une foule de peuples aux noms plus pittoresques les uns que les autres, même : Usipètes, Tenctères, Sicambres, Chauques, Frisons, Chérusques et j’en passe. Ils passent leur temps à se mettre sur la gueule, mais ils ont aussi tendance à tomber d’accord pour considérer que même si d’accord, la Germanie fait moins rêver que la Costa del Sol, ça n’est pas une raison pour laisser une bande de types en sandales cloutées se pointer pour leur expliquer la vie.

– « C’est MON marécage et c’est MA forêt impénétrable ! »

– Et touffue. Mais oui, c’est à peu près ça. Depuis des années, les ambitions romaines se heurtent à une série de révoltes et de raids que Drusus est chargé de mater une bonne fois. De 16 à 9 avant J.-C., Drusus multiplie les opérations en expédiant chaque année quelques milliers de légionnaires taper comme des mules sur tout ce qui ressemble à un gros Barbare velu.

Une horde de Barbares assoiffés de sang se cache derrière un tronc d’arbre. Sauras-tu trouver lequel ?

– Et ça marche ?

– Avec des années plus fastes que d’autre, mais oui. Sauf qu’en -9, pas de bol : Drusus meurt comme un gland, des suites d’une vilaine chute de cheval.

– Ah merde.

– C’est à peu près la réaction d’Auguste qui vient de perdre non seulement son fils, mais aussi un légat de premier ordre. C’est son beau-fils Tibère, excellent général lui aussi, qui prend le relais, suivi par d’autres commandants qui écrasent joyeusement tout ce qui ressemble à une révolte, sans faire dans la finesse. Pendant vingt ans, la mainmise romaine ne cesse de s’intensifier dans une Germanie en partie maîtrisée, même si la vaste conquête imaginée par Auguste piétine un peu. Les légions ne parviennent toujours pas à atteindre l’Elbe, en tout cas sans pouvoir s’établir durablement dans l’est de la Germanie. Une région de forêts…

– … laisse-moi deviner : touffues et impénétrables ?

– Voilà.

– Ça laisse tout de même toute la partie ouest aux Romains pour se tourner paisiblement les pouces en faisant rentrer le pognon.

– Quand même pas, parce que la zone reste une cocotte-minute. En 9, c’est un autre commandant, Publius Quinctilius Varus, qui est depuis deux ans à la tête des forces romaines. Ses hommes passent leur temps à intervenir ici ou là pour éteindre tel ou tel début de révolte, ou pour arbitrer une querelle entre deux peuples germains. Une colère sourde gronde toujours contre l’occupant romain, d’autant que Varus n’est pas franchement réputé pour sa finesse. Il gère la Germanie avec un mépris et une brutalité qui lui valent quelques rancunes tenaces dans la population et qui foutent en pétard les chefs locaux.

– C’est jamais bon, ça.

– C’est le moins qu’on puisse dire. A l’automne de l’an 9, Varus rentre d’une vaste virée vers l’est avec trois légions, les XVIIe, XVIIIe et XIXe pour être exact.

– C’est beaucoup ?

– Ah ben ça fait pas mal de monde, oui, la file s’étend sur des kilomètres. Avec les troupes auxiliaires et la cavalerie, ça fait dans les 20 à 25 000 troufions ronchons tout plein.

– Ronchons pourquoi ?

– Mets-toi à leur place : ils viennent de se taper des centaines de kilomètres à pied, il fait un temps de chiotte, l’hiver tombe vachement tôt cette année-là et ils sont encore à des dizaines de lieues de leurs camps d’hiver, sur le Rhin.

– Engagez-vous, rengagez-vous, qu’ils disaient.

– Voilà. Ils sont claqués, ils ont le moral dans les caligulae et pour faire bonne mesure, voilà que leur légat décide de se dérouter. On oublie la voie qui mène tout droit vers le camp de base, et on se lance dans une version de la pampa qu’on pourrait qualifier… Disons, de touffue et d’impénétrable.

– Hein ? Mais pourquoi ?

– Parce que Varus a eu vent de l’appel d’un peuple ami qui lui demande d’intervenir dans un énième conflit tribal. Cela dit, pas d’inquiétude : on quitte les itinéraires bien balisés, d’accord, mais c’est la légion romaine ici nom de Dieu, pas une bande de scouts en goguette. Varus dispose de toutes les troupes nécessaires pour s’assurer qu’aucun obstacle humain ou naturel ne l’attend.

– Des éclaireurs ?

– Absolument. Toute une cohorte, même, que Varus envoie sécuriser l’itinéraire. Des gars qui connaissent bien le pays, en plus : la plupart sont des Germains associés aux légions comme auxiliaires. Même leur chef est un gars du cru : Arminius, l’homme de confiance de Varus. Le fils d’un chef Chérusque, expédié à Rome avec son frangin quand il avait dix ans. Un pur produit de la méritocratie militaire doublé d’un bel exemple de Barbare romanisé. Arminius est un officier cultivé et éduqué à qui Auguste a eu la bonté d’accorder la citoyenneté romaine avant de l’intégrer à l’ordre équestre, le deuxième derrière celui des sénateurs. Un Germain ne peut littéralement rien espérer de mieux.

– Pourquoi je sens que ça va merder ?

– Parce que ça va merder. Pour des raisons qui lui appartiennent, Arminius n’a rien oublié de ses origines. Impossible de savoir à quel moment, mais il est en tout cas certain qu’il a décidé de se retourner contre Rome. Et ça, c’est un peu embêtant.

« Oh ben à votre avis ? »

– Pourquoi ?

– Parce qu’Arminius connaît le fonctionnement de l’armée romaine comme sa poche, et pour cause : il y gravit les échelons depuis pas loin de dix ans. La tactique, les mouvements, les routines, la manière de transmettre les ordres, les réponses face à tel ou tel type d’attaque… Il connaît tout par cœur et il a eu deux ans pour tisser discrètement des liens avec les peuples de Germanie opposés à la présence romaine.

– Et c’est lui qui a convaincu Varus de changer de route ?

– C’est en tout cas lui qui le mène par le bout du pilum à travers la forêt de Teutoburg, dans la Basse-Saxe d’aujourd’hui. Le site probable a été identifié depuis longtemps et de nouvelles découvertes archéologiques le confirment régulièrement : Arminius a conduit les trois légions de Varus à travers la passe de la Kalkrieser Berg.

– Et ça ressemble à quoi ?

– A une bande de terre d’un kilomètre de large à peine qui chemine sur 5 ou 6 bornes entre des marais au nord et des collines couvertes de forêts au sud.

– Touffues, les forêts ?

– Impénétrables. Regarde, je t’ai fait un beau dessin.

Oui ben je voudrais vous y voir.

– C’est sommaire.

– Pour une fois qu’un croquis de bataille est à peu près clair, tu trouves le moyen de râler ? Mais en gros, oui, le dispositif germain est simplissime : c’est tout bêtement une souricière. La nature du terrain oblige l’armée romaine à changer son ordre de marche habituel pour s’étirer tout en longueur. Tu peux oublier le bel ordonnancement qu’on associe à juste titre aux armées romaines : les trois légions avancent à la queue leu leu, mélangées à la foule d’animaux, de gens et de chariots qui suivent toujours les troupes en campagne : artisans, forgerons, commerçants…

– … prostituées…

– Aussi, oui. Tout ça sur un terrain de plus en plus boueux et cahoteux. La pluie ne cesse que pour laisser planer des nappes de brouillards et les ornières se creusent un peu plus chaque heure, avec le martèlement des pas des soldats et les roues des chariots.

– Eh ben bonne ambiance.

– Oui, c’est pas le temps idéal pour une randonnée et encore moins pour se mettre sur la gueule, et pourtant : c’est exactement ce qui attend les troupes de Varus, qui avancent sans le savoir entre des unités de Germains venus de plusieurs tribus et patiemment réunis par Arminius. Certains sont Chérusques comme lui, mais il y a aussi des Marses et des Bructères.

– Un Marses et ça repart.

– Et des Chattes.

– Pardon ?

– Efface-moi ce sourire idiot : les Chattes sont un peuple germanique.

Pas si effrayant que ça, d’ailleurs.

– Et une mine de calembours graveleux.

– Que nous allons soigneusement éviter.

– Ah bon ?

– OUI SAM. Bref : tout est en place pour une attaque qui tombe sur la gueule des Romains avec une extrême violence. Ça commence à l’arrière-garde, avec une série d’escarmouches destinées à bloquer toute possibilité de retour en arrière, à projeter vers l’avant une foule de gens affolés d’autre part pour ajouter encore à la confusion. A l’avant, les troupes auxiliaires emmenées par Arminius se retournent contre les premiers rangs romains. Depuis les collines situées sur la gauche des légions s’abat un orage de flèches et de javelots qui ciblent en priorité tout ce qui ressemble à un officier, en se concentrant sur le centre de la colonne, où se trouvent Varus et sa garde. Les Germains, qui ont l’avantage de tenir la position haute et commencent à massacrer du légionnaire à qui mieux-mieux tout le long de la passe, dans une série de raids isolés lancés par des petits groupes de Barbares, sans que ça débouche sur des affrontements massifs et ordonnées. La pluie et la boue empêchent des mouvements de grande envergure, de toute façon délicats sur une si faible largeur de champ. La cavalerie ne sert à rien et l’humidité est telle que la plupart des arcs romains sont inutilisables, comme leurs balistes – et de toute façon, tu veux viser quoi ? On n’y voit pas à trois mètres et les arbres forment une barrière…

– Touffue et impénétrable, on sait. J’imagine que les Romains ne chantent pas des cantiques ?

– Non. Une fois le premier effet de surprise passé, Varus et ses hommes comprennent qu’ils sont dans une merde noire, mais réagissent plutôt bien : ils se réorganisent du mieux qu’ils peuvent et lancent une série d’assauts qui leur permettent de forcer les barricades germaines installées à l’avant pour arriver à une clairière assez vaste pour y construire un camp fortifié à la va-vite, au soir du premier jour. Tout le monde n’y arrive pas, évidemment.

– Ah mais parce que ça a duré plusieurs jours ?

– Tu ne peux annihiler pas trois légions en dix minutes, Sam, surtout à l’arme blanche. Oui, ça a pris des jours. Après une sale nuit, les combats reprennent avec l’aube. Le temps est toujours aussi dégueulasse. Les Romains tentent d’avancer pour sortir de cette putain de passe, mais subissent un harcèlement constant, rythmé par des embuscades meurtrières. Jamais les légions ne parviennent à reprendre l’initiative ou à maitriser un tantinet le terrain : la cavalerie tente bien une percée mais se fait rouler dessus. Les fantassins partent à l’assaut de la colline, mais les murailles de terre élevées par les Germains s’effondrent sur eux. Le soir du deuxième jour, Varus parvient a priori à atteindre une deuxième zone de plaine, où il installe à nouveau un campement de fortune. Mais on ne va pas se mentir : sa situation est désespérée et il le sait. Les pertes sont effroyables dans ses rangs, nettement moindres chez les Germains qui ont une patate d’enfer, eux : ils sont plus légers que les légionnaires alourdis par le poids de leurs armures, ils connaissent le terrain, ils sont un tout petit peu motivés sur les bords et ils sont en train de faire tomber toute la foutue armée de Germanie.

– Et le troisième jour ?

– C’est l’hallali.

– Ah la la.

– … Les Romains tentent un mouvement désespéré pour sortir de la passe en décidant de couper par les marais, mais c’est loupé : les chefs germains ont senti venir le coup et les attendent de l’autre côté, où ce qui reste des légions se fait avoiner. Varus, comme d’autres officiers, comprend que c’est mort et fait ce que tout bon Romain fait pour échapper au déshonneur et à la capture : il déguste son propre glaive. D’autres se rendent ou tentent une fuite désespérée mais sont rattrapés et faits prisonniers. Ce n’est pas le plus gros désastre de l’histoire des armées romaines, mais pas loin : en trois jours, Rome vient de perdre 3 de ses 28 légions. Autour de 10 % de ses effectifs complets.

– Outch.

– Oui, il parait qu’Auguste l’a mal pris, d’autant que quelques chefs Germains lui ont fait parvenir la tête de Varus dans un joli paquet cadeau. Il en avait pourtant vu d’autres mais d’après Suétone, « Auguste fut tellement abattu par ce désastre que, plusieurs mois de suite, il ne se coupa plus la barbe ni les cheveux, et qu’il lui arrivait de se frapper de temps en temps la tête contre la porte, avec ce cri : « Quintilius Varus, rends-moi mes légions ! ». Auguste est suffisamment fin stratège pour savoir que le massacre du Teutoburg vient de lui coûter son rêve de Germania Magna, même s’il a eu assez de culot pour inscrire « J’ai pacifié la Germanie » dans son testament politique, les Res Gestae.

– Paye ta pacification.

– Le haut commandement tire vraiment la gueule, oui, et pour plusieurs raisons qui dépassent le revers purement militaire – après tout, ce n’est pas le premier et Rome a survécu à bien pire. Mais là, elle a été trahie par l’un des siens, certes germain, mais citoyen romain. Ensuite, les légionnaires se sont fait chouraver leurs trois aigles, les enseignes sacrées des XVIIe, XVIIIe et XIXe légions – un sacrilège qui explique pourquoi Rome ne donnera plus jamais ces numéros à de nouvelles légions. Mais surtout, comme le dit Tacite, « Arminius fut sans contredit le libérateur de la Germanie et ce n’était pas, comme tant de rois et de capitaines, à Rome naissante qu’il faisait la guerre, mais à l’empire dans sa grandeur et sa force. »

– Et Rome ne réagit pas ?

– Pas à très court terme. C’est même plutôt l’inverse : Rome redoute par-dessus tout une descente en masse des Germains et Auguste adopte une politique défensive en renforçant le système de défense sur le Rhin, abandonnant tout ce qui avait été gagné vers l’Elbe. Inquiétudes infondées : les tribus n’exploitent pas leur victoire et recommencent rapidement à se mettre sur la gueule entre elles dans la plus pure tradition germaine. Mais tout de même, tu sens qu’ils l’ont en travers.

– Et donc ?

– Et donc une fois Tibère sur le trône, Rome décide d’aller fracturer des bouches en y mettant les moyens : huit légions et une flotte de mille navires, avec Caius Julius Caesar à la tête de tout ça, à partir de l’an 14. Ce qui nous fait 80 000 soldats, tout de même.

– Et c’est reparti comme en 14… attends, qui ?

– Évidemment pas le même César. Celui-ci, c’est le petit-fils de Marc-Antoine et d’Octavie, la sœur d’Auguste. C’est surtout un officier hors pair qui va réussir à effacer en partie le souvenir du Teutoburg, ce qui lui vaudra le surnom de Germanicus, le vainqueur des Germains.

– Haaaaaan.

– Voilà. Cela dit, c’est un poil arrogant parce qu’il a pris plus cher que ce que son surnom laisse entendre, et que les Romains ne foutrons plus jamais les pieds à l’est du Rhin ensuite. Reste que six ans après le massacre, en 15, Germanicus découvre au passage le site du massacre. Et comment te dire, ça a dû piquer un peu.

– Du genre ?

– Du genre film d’horreur. C’est encore relativement récent et voilà ce que les légions ont  vu, d’après Tacite : « on pénètre dans ces lieux pleins d’images sinistres et de lugubres souvenirs (…) Au milieu de la plaine, des ossements blanchis, épars ou amoncelés, suivant qu’on avait fui ou combattu, jonchaient la terre pêle-mêle avec des membres de chevaux et des armes brisées. Des têtes humaines pendaient au tronc des arbres ; et l’on voyait, dans les bois voisins, les autels barbares où furent immolés les tribuns et les principaux centurions. Quelques soldats échappés à ce carnage ou qui depuis avaient brisé leurs fers, montraient la place où périrent les lieutenants, où les aigles furent enlevées. « Ici Varus reçut une première blessure ; là son bras malheureux, tourné contre lui-même, le délivra de la vie. » Ils disaient « sur quel tribunal Arminius harangua son armée, combien il dressa de gibets, fit creuser de fosses pour les prisonniers ; par quelles insultes son orgueil outragea les enseignes et les aigles romaines. Ainsi les soldats présents recueillaient (…) les ossements de trois légions ; et, sans savoir s’ils couvraient de terre la dépouille d’un proche ou d’un étranger… »

– Oh merde.

– Ce genre de texte est toujours un poil sujet à caution dans la mesure où il en remet une couche sur les rituels sanguinaires des horribles Barbares, mais je pense que pas mal de petits gamins ont dû finir rapidement leur soupe avant d’aller se coucher pour éviter de voir débarquer le grand méchant Arminius. Et les exécutions de prisonniers, massives ou non, sont une hypothèse crédible, même si on a pu libérer ici ou là d’anciens prisonniers du Teutoburg pendant près de trente ans. On a aussi retrouvé les fameuses aigles, au passage : Germanicus en a ramené deux de Germanie et la dernière a été retrouvée en 41. Mais la région ne sera jamais romanisée…

– Et Arminius ?

– Il a réussi à fédérer un temps plusieurs tribus avant d’en prendre la tête, mais est mort assassiné en 21, victime d’un énième complot pour le pouvoir.

– Voilà, c’est pas à Rome qu’on ferait dans la monarchie tempérée par l’assassinat.

– Ah non. On est civilisés, nous, attention.

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